3 questions à Anne Muxel: "42 % des jeunes français se disent prêts à mourir au combat"
MUXEL, Anne ; KAMMERER, Béatrice (Interviewer)
2024
p. 11
370, juillet-août
Depuis la fin du service militaire en 1997, un retour de balancier lié à la visibilité de l'armée avec le plan Vigipirate, aux campagnes de recrutement de l'armée de terre et aux attentats djihadistes, se manifeste dans l'intérêt des jeunes pour les carrières militaires. Ainsi, si, d'une part, les jeunes sont plus patriotes aujourd'hui, ils ne manifestent cependant pas d'attrait pour la guerre sur laquelle ils restent lucides. Un certains nombre de matériaux comme les jeux vidéo, les fictions, les récits familiaux et leur proximité des combats dans la presse ou les réseaux sociaux modifient, d'autre part, leurs représentations. Enfin, si la jeunesse reste hétérogène, une majorité de jeunes souhaite le retour du service militaire, signe que l'armée n'a rien perdu de sa capacité à donner corps au brassage social et à rassembler les jeunes autour d'un même désir d'expérience collective et d'utilité sociale, explique la sociologue.
ARMEE ; SERVICE NATIONAL ; GUERRE ; ENGAGEMENT ; SOCIOLOGIE DE LA JEUNESSE
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